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Une fois de plus, la Britannique Sarah Storey a gagné. Et, une fois encore, c’était devant la Française Heïdi Gaugain. Après avoir dominé, deux jours plus tôt, le contre-la-montre sur route, l’Anglaise s’est adjugé la course en ligne, vendredi 6 septembre. Sur un circuit de 71 km (5 tours) couru autour de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), elle s’est imposée au sprint. Une victoire à un souffle près, à un coup de pédale.
« J’ai fait la course que je voulais et je suis contente d’avoir couru comme cela, a déclaré Heïdi Gaugain, 19 ans, vingt-sept de moins que sa rivale. Une fois encore, ça se joue à rien. Je suis deg’ ! Le final a été ce qu’il est. Elle a été plus forte : il n’y a rien à dire… Elle l’a joué à l’expérience, ne s’est pas affolée. »
Après s’être longtemps maintenues dans le peloton de tête, les deux femmes, qui évoluent en C4-C5 (catégorie regroupant les cyclistes ayant une déficience de la coordination à un faible niveau d’un côté du corps ou des jambes, à un niveau modéré d’une jambe, ou l’absence de membres) se sont détachées peu avant l’arrivée.
Sarah Storey, 46 ans, est une légende du handisport, surnommée la « Dame de fer » dans sa discipline. Née avec une malformation de la main gauche, elle a commencé à pratiquer la natation à l’âge de 10 ans, dans le nord de l’Angleterre, du côté de Manchester.
Ses résultats ne se font pas attendre. En 1992, elle participe aux Jeux de Barcelone, et écrit les premières lignes de son palmarès avec deux médailles d’or (100 m dos et 200 m 4 nages), trois en argent et une en bronze dans la catégorie S10, celle des handicaps les plus légers. Elle a alors 14 ans.
Quatre ans plus tard, aux Etats-Unis, à Atlanta, elle ajoute trois titres à sa collection. Victime d’otites à répétition, elle manque ensuite, à plusieurs reprises, la plus haute marche du podium. Puis à 26 ans, elle arrête la compétition.
« Et pourquoi pas le para cyclisme ? », se demande-t-elle en 2004. Quatre ans plus tard à Pékin, elle remporte le contre-la-montre sur route et la poursuite individuelle sur piste. Devant son public, à Londres, en 2012, elle triomphe : quatre titres paralympiques. Son visage s’affiche partout dans la capitale. Elle est anoblie et la Couronne britannique fait même imprimer des timbres à son effigie.
Sarah Storey met ensuite sa notoriété au service d’une cause qu’elle connaît : l’allaitement des mères athlètes pendant les compétitions, une situation qu’elle expérimente lors des Jeux de Rio en 2016. L’insatiable « Dame Sarah » enchaîne les courses et les podiums, brillant à Tokyo puis à Paris, où elle avait décidé de ne pas courir sur piste afin de se concentrer sur la route.
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